Bon, n'étant pas un grand rédacteur (et un peu feignant
) je remet la même chose que de l'autre côté !
MUNICH (Steven Spielberg)Tout le monde connait l'histoire de la prise d'otage des athlètes israëliens par un un commando palestinien aux JO de Munich en 1972.
Evènement qui s'est terminé tragiquement dans un bain de sang.
Ce que la plupart des gens ne connaissent pas (moi y compris), c'est l'histoire qui a suivi. A savoir, la constitution de commandos clandestins par le Mossad chargés d'éliminer les gens à l'origine de la prise d'otage. Pour cela, 5 personnes, parmi des gens menant une existence ordinaire, sont chargés de la besogne.
On suit donc tout au long du film l'évolution de l'intrigue, comment les opérations se montent mais également l'évolution des personnages. Comment un type peut devenir une brute sanguinaire en s'habituant à tuer, comment d'autres vont commencer à se poser des questions sur le bien fondé des actions qu'ils commettent, comment des choses peuvent être remises en question quand ça ne se passe pas comme prévu, etc.
Doit-on répondre à la violence par la violence ?
Le fait d'éliminer un dangereux terroriste qui est aussitôt remplacé par un aussi (voire plus) dangereux que son prédecesseur, va-t'il dans le sens des valeurs que l'on défend ?
A se venger froidement de son ennemi, ne risque t'on pas de devenir comme lui et d'y perdre son âme ?
Spielberg réalise ici un film adulte dans la lignée entamée par "La liste de Schindler" et il faut bien reconnaitre que c'est très réussi.
Au niveau du débat que ce film déclenche forcément, il ne prend pas parti pour un camp ou un autre. Tous les points de vue y sont présentés et finalement tous les protagonistes ont de bonnes raisons de faire ce qu'ils font. C'est en cela que ce film est dérangeant, les personnages sont pris dans une sorte de tourbillon où interviennent les services secrets de tout un tas de pays rendant incontrôlables les conséquences de chaque acte. On comprend mieux pourquoi ces deux nations ne sont toujours pas sorties de ce problème insoluble.
Film également très réussi au niveau réalisation, artistiquement parfait comme chaque Spielberg (même les plus mauvais), une reconstitution des décors des années 70 assez impressionnante et des interprètes excellents dans un casting international. A noter au passage, pleins de copains de Kelpatate
dans des seconds rôles (Mathieu Amalric ou Valeria Bruni Tedeschi par exemple).
Vous l'avez compris, on ne ressort pas hyper joyeux de ce genre de films, c'est d'ailleurs par moment très violent, mais ça vaut largement le coup de s'y déplacer.